Me Ahmed Ould Youssouf Cheikh Sidiya ancien bâtonnier président du Conseil National du parti ISLAH: ‘’Dans la lutte contre la corruption, l’engagement du président de la République est ferme et réelle’’ 23 April, 2025 – 22:35
Le Calame : La classe politique est focalisée sur les préparatifs du dialogue national décidé par le président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazwani. Comment le parti ISLAH a-t-il accueilli cette décision du Rais et comment s’y prépare-t-il ?
Me Ahmed Youssouf Cheikh Sidya : Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour nous avoir donné l’occasion de nous exprimer sur les grandes questions politiques de l’heure, à travers votre prestigieux journal Le Calame qui a été l’un des vecteurs fondamentaux ayantcontribué efficacement à l’avènement de la démocratie, à son développement et l’instauration de son esprit dans les moments difficiles, en l’imposant comme mode d’expression.
En revenant aux faits, notre parti a toujours soutenu avec vigueur et enthousiasme les grandes décisions visant le rapprochement et la concorde entre les différents acteurs politiques, et c’est dans ce cadre que nous avons mené une série de contacts avec certains partis de l’opposition pour faciliter et réussir le dialogue initié par le président de la République.
-Dns sa première conférence de presse, le 7 avril dernier, le coordinateur du dialogueMoussa Fall a indiqué avoir envoyé des correspondances aux partis politiques reconnus et aux quatre anciens candidats de la présidentielle pour leur demander leur avis sur leurs attentes, les objectifs, les thèmes, les participants et le mécanisme de suivi. Le parti ISLAH va-t-il répondre au coordinateur et que pense-t-il de cette approche ?
-Le parti ISLAH a répondu sans tarder et remis en mains propres par ses dirigeants à monsieur le coordinateur du dialogue, la réponse à l’ensemble des points par lui soulevé. Quant à la méthode, nous estimons que la démarche est appropriée et contribue sûrement à faciliter le contact entre le coordinateur et les acteurs politiques.
-Pouvez-vous nous dire les attentes de votre parti par rapport à ce dialogue et quels sont les thèmes qu’il voudrait voir figurer sur la feuille de route consensuelle et inclusive que le coordinateur souhaite mettre en place ?
-L’attente du parti c’est la réussite du dialogue et l’application des résolutions adoptées. Quant aux thèmes devant figurer sur la feuille de route consensuelle et inclusive, nous ne voulons pas anticiper sur ce qui sera la synthèse de l’ensemble des propositions adressées au coordinateur par tous les acteurs politiques. Seulement, nous pensons que les questions de l’heure seront sûrement à l’ordre du jour du dialogue.
– Les dialogues sont organisés généralement dans des pays en crise politique, voire sociale. Comprenez-vous pourquoi le président de la République a décidé de convoquer un dialogue alors le pays ne connaît pas de problèmes de ce genre, qu’il dispose d’une majorité confortable au Parlement, dans les conseils régionaux et municipaux ?
-Le dialogue a été instauré par le président de la République comme mode de gouvernance en privilégiant la concertation avec les acteurs politiques, majorité et opposition confondues,pour faire participer l’opinion publique à la vie de la Nation.
– La question de l’unité nationale et du vivre ensemble est régulièrement évoquée par les acteurs politiques et le président de la République et son parti en tête. Le président en a fait un engagement personnel. Quelle est la position du parti ISLAH sur cette question ? Comment ISLAH a-t- il a accueilli la création par le gouvernement de la journée nationale de la diversité ?
-Le parti ISLAH fait partie de la majorité qui soutient le président de la République et par conséquent, sa vision relève de celle du président, sur l’ensemble des questions dont particulièrement la question nationale. Le parti ISLAH est adepte des grands principes régissant la question nationale et considère comme l’a bien dit feu Nelson Mandela la diversité des couleurs et des langues comme source de force. Seulement, la résolution de cette question fondamentale ne peut se faire sans l’action politique qui est l’art du possible, c’est pourquoi, nous soutenons l’action du président de la République pour une solution appropriée, concertée et consensuelle.
– La Mauritanie procède, depuis des semaines à l’expulsion des migrants en situation irrégulière. Comprenez-vous l’indignation que cette décision a suscitée chez nos voisins immédiats, notamment le Sénégal et le Mali qui ont dépêché des émissaires à Nouakchott ?
-Quand on est en situation irrégulière comme vous dites sur le territoire d’un pays étranger, la première mesure à prendre pour les autorités de ce pays est de faire cesser l’irrégularité par l’expulsion. C’est une action générale pratiquée par l’ensemble des pays.
Notre pays est très fragile pour accueillir des milliers de migrants irréguliers à destination inconnue, ce qui est source de danger sur les plans sécuritaire, économique et social.
Ainsi le parti soutient le gouvernement dans toutes les mesures prises pour faire cesser ce danger.
-La lutte contre la corruption est l’un des engagements électoraux du président de la République. Que pensez-vous de sa mise en œuvre par le gouvernement depuis la nomination du premier Moctar Diay ? Diriez-vous que le gouvernement est sur la bonne voie pour éradiquer cette pandémie ?
-L’action de l’administration quant à la lutte contre ce fléau est timide car elle manque de volonté réelle engagée à éradiquer, en aval et en amont, ce mal qui détruit l’Etat. Il y a lieu de faire sévir les organes de contrôle en leur procurant forces et moyens pour venir à bout de cette catastrophe destructrice qui conduit le pays vers l’abîme
L’engagement du président de la République est certes ferme et réel mais il contraste avec la réalité de l’administration.
Propos recueillis par Dalay Lam
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