La vision du “Parti ISLAH” Les problèmes liés à l’identité nationale
Les problèmes liés à l’identité nationale
Langues, diversité culturelle et développement des points communs :
L’identité, dans son sens absolu, est ce qui distingue une nation des autres. Dans toute nation, elle trouve son fondement dans l’homogénéité culturelle, et non dans l’homogénéité ethnique/race. Il s’agit d’une formulation globale de l’héritage historique commun à travers ses dimensions culturelles et sociales. Ce processus historique a tissé des liens, façonné des caractéristiques et donné à la nation une personnalité distincte, qui est son destin et sa marque, « comme le visage pour l’homme », selon l’un des penseurs arabes.
Chaque nation vivante possède une identité qui va au-delà de la diversité ethnique, raciale, voire religieuse, et qui intègre la différence dans les origines culturelles et ethniques comme un acquis qui enrichit l’expérience humaine, stimule les capacités de développement et protège l’indépendance face à l’aliénation. Nelson Mandela a dit : « Dès que nous avons pris le pouvoir, nous avons décidé de considérer la diversité des couleurs et des langues comme une source de force. ».
Le peuple mauritanien n’a pas été exempt des problèmes liés à l’identité lors de l’émergence de l’État moderne en tant qu’entité politique pour un peuple vivant dans le désert, peu habitué à l’autorité centrale depuis l’époque des Almoravides (près de neuf siècles d’instabilité politique).
Tandis que les défis liés à l’existence (en termes de légitimité et de souveraineté) menaçaient l’émergence du nouvel État, des choix divergents concernant l’appartenance et l’identité ont été proposés au peuple mauritanien. Toutefois, la résolution de ces questions fondamentales ne peut se faire sans l’action politique qui est l’« art du possible ».
En réalité, la question de l’identité a été résolue – du moins officiellement – par la Constitution de 1991, mais est-ce que cela a véritablement résolu le problème ? L’identité nécessite-t-elle un cadre légal ou est-ce que des textes seuls ne suffisent pas à trancher ces questions, à moins qu’il ne s’agisse d’une tendance idéologique précédée par un changement social qui crée, dans l’âme de l’individu, la reconnaissance volontaire de son identité ?
Actuellement, la simple description constitutionnelle de notre société comme arabe, africaine et musulmane ne suffit pas. Les objectifs de protection morale de cette réalité doivent être continuellement renouvelés. La vision du Parti ISLAH repose sur la sagesse dans la gestion de la diversité ethnique et linguistique pour éliminer le prétendu conflit engendré par la politique coloniale, afin d’éviter que la différence ne se transforme en un véritable affrontement. Partant de cette vision, notre parti adopte la démarche suivante concernant l’appartenance et l’identité:
- Renforcer la position de la langue arabenon seulement en tant que langue officielle, mais aussi en tant que référentiel culturel ayant formé, au fil des âges, un pont de communication et d’intégration entre les différentes composantes du peuple mauritanien. Cela ne sera possible qu’en l’intégrant dans l’administration et dans la majorité des programmes scolaires.
- Renforcer la place des langues nationales, non seulement comme langues, mais aussi en tant qu’étendues des courants civilisationnels qui ont contribué à la formation de notre patrimoine commun.
- Écrire les langues nationales en alphabet arabe, par respect pour les habitants de la région de Fouta (la rive), et pour honorer leurs ancêtres qui n’utilisaient que l’alphabet arabe dans leurs contrats et correspondances, en plus de leur attachement à la langue arabe comme outil de transmission des connaissances religieuses.
Quelle que soit la vision détaillée, que ce soit la nôtre ou celle d’ailleurs, concernant la question de l’identité, elle demeure le point de départ de tout projet national conscient de soi, capable de définir ses contours civilisationnels à travers le prisme de l’histoire.